Fortes chaleurs : ce qu’il faut savoir

Si le Code du travail ne mentionne pas un seuil de température au-delà duquel l’activité doit être interrompue, il prévoit certaines obligations pratiques pour le secteur des Travaux publics :

• L’employeur doit fournir au minimum 3 litres d’eau potable et fraîche par travailleur et par jour (article R. 4534-143) ;
• Il doit également mettre à disposition des travailleurs un local de repos afin de préserver leur santé des conditions climatiques (article R. 4534-142-1) ;

Au regard de l’obligation générale de sécurité qui pèse sur l’employeur, il est vivement recommandé d’adapter autant que possible l’organisation du travail pour minimiser l’exposition des salariés.

Il convient de vérifier que le risque lié « aux ambiances thermiques » est bien intégré dans le document unique d’évaluation des risques (DUERP) et que le plan d’actions prévoyant des mesures correctrices est bien mis en œuvre.

Vous pouvez informer en amont vos salariés des risques liés à la chaleur et notamment les sensibiliser aux signes annonciateurs d’un coup de chaleur. En privilégiant le travail en équipe, ils seront à même de repérer et signaler toutes situations anormales.

Il est également recommandé de vérifier en amont de la période estivale que vous disposez d’un stock d’eau suffisant pour palier une éventuelle vague de chaleur.

Focus : comment réagir en cas de coups de chaleur ? 

Lorsqu’une personne présente les premiers signes d’un coup de chaleur (vertiges, maux de tête, agitation, confusion…), il est possible d’agir efficacement en appliquant les consignes suivantes :

• la mettre à l’abri de la chaleur et du soleil ;
• alerter les secours et prévenir également le salarié sauveteur secouriste du travail s’il en existe un dans l’entreprise ;
• réduire les sources de chaleur (ôter éventuellement les vêtements qui pourraient être source de chaleur par exemple) ;
• placer des linges humides sur son corps pour faire baisser sa température corporelle et lui faire boire un peu d’eau (si la personne est consciente) ;
• rester auprès d’elle en attendant l’arrivée des secours et essayer de la maintenir consciente en lui parlant et en lui posant des questions afin de la stimuler et ce, en veillant à la placer en position latérale de sécurité (PLS).

Il faut mettre en place des mesures organisationnelles pour diminuer le risque :

• Multiplier les pauses ;
• Créer des zones d’ombre ;
• Adapter les horaires lorsque cela est possible et compatible avec les arrêtés « anti-bruits » des municipalités ;
• Opter pour une rotation ou un report de certaines tâches, favoriser la mécanisation…

Focus : fortes chaleurs et EPI 

Le port des équipements de protection individuelle (EPI) sur les chantiers est indispensable pour garantir la sécurité de nos travailleurs même en cas de fortes chaleurs. Il n’est, par exemple, pas permis d’autoriser un salarié à remplacer son pantalon long de protection par un bermuda ou à retirer son casque de protection. Cela serait un manquement à votre obligation de sécurité et mettrait en jeu votre responsabilité en cas d’accident.

Quand cela est possible, des EPI mieux adaptés aux fortes chaleurs peuvent être fournis aux travailleurs comme des vêtements clairs et respirants qui favoriseront l’évaporation de la sueur, des protèges-nuques sous le casque. Ne négligez pas le risque U.V : les vêtements dotés d’une protection spéciale anti-UV sont désormais considérés comme des EPI. 

S’entend par canicule une période de fortes chaleurs qui dure au moins 3 jours et pendant laquelle la température ne descend pas ou très peu pendant la nuit. Les seuils de température varient d’un département à l’autre.

Un plan national canicule a été mis en place par les pouvoirs publics. Il comprend 4 niveaux d’alerte qui correspondent aux niveaux météorologiques :

– Niveau 1 « Veille saisonnière » déclenché automatiquement entre le 1er juin et le 15 septembre,

– Niveau 2 « Avertissement Chaleur » est une phase de veille renforcée permettant aux différents services de se préparer à une montée en charge en vue d’un éventuel passage au niveau 3,

– Niveau 3 « Alerte canicule » correspond au passage en vigilance orange par Météofrance,

– Niveau 4  « Mobilisation maximale » activé en cas de vigilance météorologique rouge. Ce niveau correspond à une canicule avérée exceptionnelle, très intense et durable qui nécessite des aménagement du temps de travail ou l’arrêt de certaines activités…

En cas d’alerte de niveau 4, il convient de suivre avec attention l’évolution des conditions météorologiques et de réévaluer quotidiennement les risques encourus en fonction :

• de la température et de son évolution en cours de journée ;
• de la nature des travaux devant être effectués, notamment en plein air ou dans des ambiances thermiques présentant déjà des températures élevées, ou comportant une charge physique ;
• de l’âge et de l’état de santé des travailleurs.

Si l’évaluation fait apparaître que les mesures prises ne suffisent pas au regard des conditions météorologiques extrêmes, l’employeur doit alors décider de l’arrêt des travaux.

Pour connaître la situation dans votre région, consultez la carte de vigilance météorologique.

N’hésitez pas à consulter également :

– le Plan national canicule du 13 juin 2023.
– Les brochures et affiches de communication.
– La liste des recommandations de l’OPPBTP.