Le biogaz est un gaz 100% renouvelable résultant de la méthanisation, un procédé par lequel des micro-organismes décomposent des déchets organiques en l’absence d’oxygène (digestion anaérobie). Lorsque le biogaz est épuré il devient du biométhane et peut ainsi être injecté dans le réseau de gaz naturel. Le biométhane issu de l’épuration du biogaz a des usages identiques à ceux du gaz naturel, mais son contenu carbone peut être entre 5 à 10 fois inférieur. Il possède ainsi un avantage environnemental, faisant de lui un levier majeur de la transition énergétique.
Depuis la mise en service du premier site d’injection de biométhane en 2011, le parc ne cesse de croître. Entre 2017 et 2021, plus de 300 installations ont vu le jour. A fin juin 2022, la France en compte plus de 450 représentant une capacité annuelle maximale d’injection de près de 7 800 GWh. Quant à la production de biométhane (énergie injectée dans le réseau de gaz), celle-ci s’élève à environ 4 337 GWh en 2021. Les régions Grand Est, Nouvelle-Aquitaine et Hauts-de-France représentent à elles seules la moitié de la production et des capacités installées.
Aujourd’hui la part du biométhane dans la consommation finale de gaz en France est très faible (un peu moins de 1%). Or, la Loi de Transition Energétique pour la Croissance Verte (LTECV) de 2015 s’est donnée comme ambition d’atteindre 10% de gaz renouvelable dans la consommation totale de gaz à horizon 2030. En cohérence avec cette trajectoire, Carbone 4 estime les quantités de biométhane qu’il faudrait injecter dans les réseaux de gaz pour deux scénarios. A horizon 2030, les quantités de biométhane injecté s’élèvent entre 18 TWh et 36 TWh, dans les scénarios « sobriété » et « pro-techno » respectivement. En 2050, elles atteignent entre 125 TWh et 174 TWh. L’investissement nécessaire à engager sur la période 2021 – 2050 se chiffre entre 37 Md€ et 49 Md€. En parallèle, le nombre de sites d’injection progresse aussi pour atteindre entre 8 000 et 11 000 sites en 2050, contre un peu plus de 400 aujourd’hui. Ces sites doivent être raccordés aux réseaux de distribution et de transport de gaz naturel, ce qui représente un investissement compris entre 37 Md€ et 40 Md€, sur la même période.
A court terme, il est possible de suivre les progrès de la filière à partir du nombre de projets inscrits au registre à la fin de chaque année et de leurs capacités maximales d’injection dans le réseau. Fin 2021, par exemple, 1 149 projets sont recensés pour une capacité attendue de 25 376 GWh. La mise en service de ces installations est estimée se faire avant 2025 et elles permettront par exemple d’alimenter plus de 110 000 bus ou camions roulant au BioGNV et de chauffer 4 millions de logements (GRDF 2021).
Au-delà de l’intérêt écologique du biométhane, la filière a aussi un rôle économique. Elle contribue en effet à la souveraineté énergétique de la France, car aujourd’hui la quasi-totalité du gaz naturel consommé dans le pays est importée, principalement de la Norvège (36%) et de la Russie (17%) (SDES 2021). Etant donné le contexte géopolitique, avec le conflit russo-ukrainien et ses conséquences sur l’approvisionnement en gaz naturel, la recherche de cette indépendance est devenue cruciale.
Répartition régionale des capacités annuelles d’injection réservées à fin 2021
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