D’une même voix, ils se félicitent que l’eau soit une priorité pour le gouvernement et qu’une enveloppe d’environ 500 M€ supplémentaires soit dédiée au petit cycle de l’eau, par l’intermédiaire des agences de l’eau, confortant ainsi leur rôle crucial.
On notera en particulier 200 M€ par an d’aides supplémentaires environ pour la lutte contre les fuites. Pour Pierre Rampa, Président des Canalisateurs, « c’est un premier pas nécessaire, qui produira un effet de levier important, pour réaliser les travaux de rénovation et de sécurisation des réseaux les plus urgents ». L’accent mis sur les points noirs, qui connaissent des taux de fuites supérieurs à 50 %, est indispensable pour permettre de réaliser des investissements les plus efficaces possibles, aux bénéfices des usagers, des collectivités – notamment en milieu rural – comme de la ressource en eau.
L’amélioration des aqua-prêts est par ailleurs une bonne opportunité pour les collectivités.
Les différentes mesures concernant la facilitation des projets de REUT sont également un signal positif et attendu par l’ensemble des acteurs. Le passage de 1 à 10% doit être un début et pouvoir évoluer dans le temps. La priorité sera de lever les nombreux freins réglementaires pour encourager les collectivités à se lancer dans ces projets là où ils sont cohérents, en priorisant les zones littorales. La réutilisation des eaux de pluie à l’échelle des bâtiments doit être imposée pour toute construction neuve supérieure à 500m2 et encouragée, de même que l’arrosage de jardins, pelouses de stade…
Par ailleurs, le déploiement des compteurs intelligents est un des outils technologiques qui permet une meilleure connaissance du patrimoine et une amélioration des rendements des réseaux.
Dans l’attente de plus de précisions quant à la mise en œuvre opérationnelle de ce plan, les trois organisations professionnelles nuancent néanmoins car une enveloppe de près de 500 M€ reste trop faible au regard des 4,6 Mds d’investissements manquants chaque année dans les infrastructures de l’eau. Pour Jean-Luc Ventura, Président de l’UIE : « Un régulateur de l’eau, sur le modèle anglo-saxon, avec un niveau d’obligations permettrait d’engager rapidement les projets des collectivités ».
Ils souhaitent également souligner la nécessité d’ajuster le prix de l’eau, première source de financement du petit cycle de l’eau, au bon niveau sur les territoires où il ne l’est pas. Ils regrettent le manque d’ambition en termes de renouvellement des réseaux. Bruno Cavagné, Président de la FNTP, rappelle que « le manque d’entretien des infrastructures de l’eau constaté ces dernières décennies alimente aujourd’hui la crise écologique que nous connaissons. Il est donc urgent de résorber le retard pris en accélérant massivement et partout en France le renouvellement des réseaux. »
Enfin, il faudra que les collectivités se saisissent de cette enveloppe, sans quoi elle restera vaine.
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